CULTURE AMERINDIENNES - Festival de cinéma et d'ethnographie - Du 20 au 24 mars 2024

Le festival

Le festival de cinéma et d’ethnographie Altérités est une manifestation de l’Ethnopôle, l’un des trois pôles de La Fabrique de patrimoines en Normandie en partenariat avec la Bibliothèque Alexis de Tocquevillele Cinéma LUX et le Festival International Jean Rouch.

Le festival Altérités propose une sélection de films tournés à hauteur d’hommes et qui donnent à voir et à penser la diversité des sociétés humaines, des plus lointaines aux plus proches. Les temps de rencontres y sont aussi importants que les projections. Le festival laisse la part belle aux échanges avec des réalisateurs, des auteurs, des cinéastes, des chercheurs en sciences sociales principalement ethnologues, mais aussi des photographes, des musiciens etc.

Depuis 1980, la direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture soutient et contribue à structurer la recherche en ethnologie de la France, en étroite relation avec la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel depuis 2006. Depuis maintenant 40 ans, son soutien à la création audiovisuelle à portée ethnographique s’en trouve indissociable et complémentaire. Le ministère de la Culture soutient ainsi 3 festivals incontournables dans le domaine : le Cinéma du Réel, le festival international Jean Rouch et le festival Altérités. Ce dernier est un temps fort des actions de l’ethnopôle de La Fabrique de patrimoines en Normandie.

Thomas MOUZARD

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Chargé de mission Ethnologie – PCI

Délégation à l’inspection, la recherche et l’innovation (DIRI)

Direction générale des Patrimoines, Ministère de la Culture

Un regard renouvelé sur le monde

Aurait-on vraiment encore conscience aujourd’hui de ce qu’apporte un festival comme Altérités sur un territoire ? Pour qui le fréquente cela va de soi : chacun en ressort le regard renouvelé, l’esprit frais, les sens réveillés, un peu comme après une balade au bord d’un Océan quand on ne l’a pas revu depuis longtemps. Comment ça ?

C’est d’abord plusieurs voyages successifs, bien au-delà du susdit territoire, mais tout en y restant bien installé. L’aventure reste intellectuelle, sensible, esthétique. Et puis dans chacun de ces immobiles voyages géographiques et culturels, le cinéma documentaire comme l’ethnologie place un autre voyage : par le regard de celui qui a filmé, qui a réalisé, interprété, qui nous fait voir. Le festival accueille ethnologues et réalisateurs, et ouvre un dialogue avec le public. Il y avait encore d’autres façons de voir et de faire voir, expliquez-vous, expliquez-nous.

Face à l’altérité, nos repères les plus solides vibrent comme des cordes par sympathie, en empathie, ou se rétractent. Certes on reste au cinéma, mais c’est tellement déjà, qui nous offre la possibilité de voir autre chose et de voir autrement même le plus proche.

Face à l’image animée, aux mouvements des images, qui sur tant d’écrans aujourd’hui ruissellent toujours plus nombreuses on ne sait plus trop pourquoi et pour qui, le festival prend son temps, celui de la réflexion, celui du comment. Eduquer à l’image, sa construction et ses réceptions, n’a jamais été aussi nécessaire que de nos jours.

Accompagner le renouvellement de notre propre regard, qui inexorablement, par la force des âges et de l’histoire, se refait. Savourer et remuer nos Altérités intérieures. S’éveille alors la conscience de participer à l’océanique diversité du monde, puis s’y retrouver chez soi, en flânant après une ou deux séances dans les rues de Caen, les oreilles affutées, les yeux fertiles, disait le poète en parlant de regards.

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Laurent PELLÉ

© C. Boisnard
© C. Boisnard

Délégué général du festival international Jean Rouch

Un festival enthousiasmant

Ce n’est pas par hasard si depuis 2017 le festival Altérités et le festival international Jean Rouch se sont associés pour inviter le public caennais et normand à la rencontre de la diversité humaine, à travers parcours singuliers ou collectifs, altérité et interculturalité, pratiques sociales, culturelles et politiques, ainsi que relations à l’environnement.

Dès 1995, en effet, débute, avec le parrainage de Jean Rouch et le soutien de son festival, la fructueuse histoire de la Semaine du cinéma ethnographique, dont les projections se déroulent au cinéma LUX. Pendant presque vingt ans, cette collaboration, exceptionnelle, a permis la circulation de films entre Paris et Caen, et la programmation de réalisations et productions normandes au musée de l’Homme, le fief de Jean Rouch.

Fort de cette formidable première expérience, le festival international Jean Rouch ne pouvait donc que répondre avec enthousiasme à la proposition de Karine Le Petit, de la Fabrique de patrimoines en Normandie, de participer à la création du festival Altérités et de collaborer à la programmation. Ceci d’autant plus, que les principaux objectifs de cette manifestation rejoignent tout particulièrement les préoccupations actuelles du festival parisien. À savoir la diffusion du cinéma documentaire lié aux sciences humaines et sociales, et à accorder, lors des débats, une place de choix à l’expérience des chercheurs. Ainsi par sa programmation exigeante et de qualité, le festival Altérités est devenu, en quatre années d’existence, l’unique rendez-vous en Normandie d’échanges des savoirs scientifiques et cinématographiques, d’éducation à l’image documentaire, de débats et de dialogues entre cinéastes, chercheurs et spectateurs.

C’est pourquoi, la poursuite de l’organisation, par l’équipe du festival Altérités est essentielle, indispensable pour décrypter les enjeux majeurs des sociétés, des cultures et des rapports humains non humains. En reprenant une citation de Jean Rouch, il est « Une fenêtre ouverte sur le monde non pas figée mais animée par la magie du cinéma », et il est une sorte d’antidote contre la normalisation du monde, ce qui est absolument fondamental.

LA FABRIQUE DE PATRIMOINES EN NORMANDIE

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La Fabrique de patrimoines en Normandie est un établissement Public de Coopération Culturelle, créé en 2015 sous la tutelle de la région Normandie et du Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Normandie). Au service du territoire régional, de ses habitants et de leurs institutions, l’établissement est organisé autour de trois pôles dont les maîtres mots sont « connaître, conserver, transmettre et partager ».

ETHNOPÔLE

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Le terme « ethnopôle » fait référence à un label, créé en 1996, qui désigne un pôle national de recherche et de ressources en ethnologie, dont le statut est reconnu par le ministère de la Culture, direction générale des Patrimoines (DGP). Un soutien scientifique et financier est accordé à ces structures ainsi labellisées, œuvrant à la fois sur le plan local et au niveau national dans les domaines de la recherche appliquée en ethnologie, du patrimoine et de l’action culturelle. Il existe onze ethnopôles en France.

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